DE L'EFFONDREMENT DU FAMILIER EN ANTHROPOCÈNE — EXTRAPOLATION À PARTIR DU "NOUVEAU" GRAND TEMPLE D'ABOU SIMBEL
Sciences du design 11, Presses universitaires de France, 2020
Concepts développés : hontologie et architecture (psychanalyse) — épaisseur de l'inadéquation — prothèse architecturale — processus de civilisation et métabolisme urbain – hypermodernité — décentrement — théorie de l'architecture.
Résumé : En Anthropocène, le sujet humain séjourne sur une scène particulière. Cette anthropo-scène singulière se caractérise par la disjonction croissante de sa part visible et de sa part cachée. La superstructure, visible, tente de stabiliser un monde que fragilise le développement effréné de l’infrastructure, cachée. Cet accroissement massif, bien que dissimulé, modifie-t-il le rapport que le sujet humain entretient avec son environnement bâti ? Inaugure-t-il, par-là précisément, une nouvelle ère phénoménale ? Pour répondre à ces questions, l’article présente brièvement le rôle assigné à l’architecture par l’être parlant. Il procède ensuite à l’analyse du « nouveau » grand temple d’Abou-Simbel, œuvre architecturale jugée symptomatique de l’Anthropocène parce qu’elle en concentre les forces symboliques et techniques. Fort de celle-ci, l’article identifie un phénomène particulier qu’il propose de généraliser, par analogie, à l’ensemble de l’anthropo-scène de notre temps.
Abstract : In the Anthropocene, the human subject dwells in a particular scene. This singular anthropo-scene is characterized by the increasing disjunction of its visible and hidden parts. The visible superstructure tries to stabilize a world made fragile by the uncontrolled development of the hidden infrastructure. Does this massive, though hidden, increase change the relationship that human subjects have with their built environment? Does it inaugurate a new phenomenal era? To answer these questions, this article briefly presents the role assigned to architecture by the speaking being. It then proceeds to analyze the “new” great temple of Abu Simbel, an architectural masterpiece considered characteristic of the Anthropocene because it concentrates its symbolic and technical forces. On the strength of this, the article identifies a particular phenomenon that it proposes to generalize, by analogy, to the whole anthropo-scene of our time.
L'HOMME SANS CONDITION — ENTRE MONDE, SCÈNE ET OBSCÈNE: L'ARCHITECTURE
Presses universitaires de Louvain, 2019
Concepts développés : monde / scène / obscène — mise en scène / mise obscène / mise en architecture — architecture et Jacques Lacan (psychanalyse) — l'Homme sans condition — théorie de l'architecture.
Résumé : À partir des trois registres de la réalité humaine élaborés par Jacques Lacan, l’article présente trois termes que sont le Monde (idéel, universel), la Scène (matériel, visible) et l’Obscène (matériel, caché) afin de catégoriser l’environnement humain. La question des processus à l’œuvre dans la constitution de celui-ci est ensuite abordée. Partant, l’article cherche à mieux comprendre la position médiate qu’occupe l’Architecture entre ces trois termes, et par là même, sa définition, le rôle, le pouvoir et/ou la responsabilité qui lui incombe.
L'HOMME SANS MUR — ARCHITECTURE, DIVERTISSEMENT ET GRAVITÉ
Les pages du laa, 2016
Concepts développés : architecture comme figure, ergon et parergon — analyse du Seagram building de Mies, de la scène des Hopis et du temple de Dydimes — architecture et tore de la demande (psychanalyse) — analogies avec le jardin des délices de Jérôme Bosch — théorie de l'architecture.
Résumé : L'article pose comme représentation des dimensions matérielle, symbolique et mythologique constitutives du milieu humain le dispositif monde (idéel, universel) / scène (matériel, visible) / obscène (matériel, caché). À partir du nouage borroméen des trois termes constitutifs de ce dispositif, elle cherche ensuite à mieux comprendre le processus de civilisation à l’oeuvre dans nos sociétés. Ce processus se caractérise, selon nous, par la mise obscène croissante d’une part importante de notre milieu. Elle est caractéristique de l’animal social qu’est l’homme. Lorsqu’il se tient sur scène, celui-ci se dissimule toujours une part de sa condition, ne supportant pas d’y être confronté parce qu’elle le place devant le vide ontologique qui le constitue.
Si l’on se réfère aux projections scientifiques, il se dirige aujourd’hui aveuglément vers un drame écologique imminent qui pourrait se conclure par l’inhabitabilité pure et simple de sa planète. S’ouvre alors une double urgence : celle d’identifier et de comprendre les dispositifs à l’oeuvre dans le processus de mise obscène et celle de s’interroger sur la manière de les modifier, étant entendu qu’une conscientisation de l’homme impacterait ses comportements et, par là même, permettrait d’infléchir les projections catastrophiques des scientifiques.
MIMESIS & CIE — THE (UN)WALLED MAN
European Systemics Seminars (ESS2015), Bruxelles. Acta Europeana Systemica, n°5.
Abstract : From the Borromean knotting of concepts world, scene and obscene which represent the material, symbolic and mythological dimensions of our environment, the article explains the process of civilization at work in our societies. In our view, this process characterized itself by the obscene placing – to put behind the scene, in French mise obscène – of an important part of our environment. It is specific to the social animal that is the human being. When he stands on the scene, he always hides a part of his condition. The one he is ashamed because it places him in front of the ontological void that constitutes him.
The modern movement radicalized this process by elevating the obscene placing up to a principle. This principle constitutes, in our opinion, a denial of together : the complexity of the human being, the fragility of his environment and the specificity of his condition. However, it was the way, followed by the moderns, to hide themselves the ontological void which they were nevertheless constituted. As a result appears a new man, a man without condition which, surrounded by the comforting decor of the scene, has lost the consciousness of both, its constitutive frailty (body and environment) and the destructive nature of its own way of life. If one refers to scientific forecasts, he now runs blindly towards an imminent ecological drama that could end with nothing other than the inhabitability of his own planet.
This opens a double urgency: first, to identify and understand the devices at work in the process of obscene placing and subsequently, to reflect on how to change them. It being understood that human awareness would impact its behavior and, thus, would influence the catastrophic projections of our scientists.